Le pianiste américain Cecil Taylor, reconnu comme un des plus grands créateurs modernes de jazz et figure de proue du free jazz, est décédé à l'âge de 89 ans, a annoncé vendredi son représentant.
Cecil Taylor est mort jeudi soir, a précisé son représentant légal Adam Wilner, sans indiquer la cause du décès.
Taylor avait surpris la scène musicale en 1956 avec son premier album "Jazz Advance", dans lequel il interprétait des accords ostensiblement discordants tout en fusionnant des rythmes fracassants.
Avec le saxophoniste Ornette Coleman, avec lequel il allait collaborer, Cecil Taylor ouvrit la voie du free jazz, mouvement né à la fin des années 50 qui a libéré les improvisations des contraintes harmoniques.
"Une partie de ce qu'est cette musique est qu'elle n'est pas précisément délimitée. Elle est magie et capture des esprits", avait dit Taylor au critique de jazz Nat Hentoff.
Contrairement au légendaire Coleman, mort en 2015, Taylor était un musicien parfois controversé, certains peinant à se laisser convaincre par ses accords brutaux, presque sauvages.
Le pianiste avait cependant un fan de premier ordre en la personne du président Jimmy Carter, qui l'invita en 1978 se produire à la Maison Blanche dans le cadre d'un festival de jazz.
Après sa prestation, limitée à cinq minutes, Taylor avait été de manière inattendue approché par Carter. "Je n'ai jamais vu personne jouer du piano de cette façon", lui avait dit Carter en lui serrant les mains.
Cecil Taylor avait suivi une formation classique de piano, encouragé par sa mère, à la fois musicienne et danseuse, mais avait trouvé sa véritable vocation en fréquentant les clubs de jazz de Harlem.
Il enseigna par la suite ponctuellement dans des universités américaine, tandis que ses enregistrements devenaient populaires tant en Europe qu'au Japon.