Les inquiétudes suscitées par le caractère addictif des cigarettes électroniques, qui sont maintenant plébiscitées par les Français, ne peuvent qu’alimenter le dossier de la santé publique entourant leur utilisation. Sciences et Avenir, nous éclaire sur les nouvelles recherches montrant que les adultes qui déclarent avoir utilisé des cigarettes électroniques sont beaucoup plus susceptibles d'avoir une crise cardiaque, une maladie coronarienne et une dépression par rapport à ceux qui n'en consomment pas.
Les cigarettes électroniques sont des appareils portatifs à piles qui imitent l’expérience de fumer une cigarette. Elles fonctionnent en chauffant l’e-liquide, qui peut contenir une combinaison de nicotine, de supports de solvant (glycérol, propylène et / ou éthylène glycol) et un nombre quelconque de saveurs et d’autres produits chimiques, à une température suffisante pour créer une vapeur qui est inspirée et expirée.
Mohinder Vindhyal, professeur assistant à la faculté de médecine de l’Université du Kansas aux États-Unis, et auteur principal de l’étude, explique : « Jusqu’à présent, on savait peu de choses sur les événements cardiovasculaires liés à l’utilisation de la cigarette électronique. Ces données sont un véritable appel au réveil et devraient susciter davantage d’action et de sensibilisation aux dangers de la cigarette électronique. »
La popularité des cigarettes électroniques
Selon Vindhyal, il existe maintenant plus de 460 marques de cigarettes électroniques et plus de 7 700 arômes. Elles gagnent de plus en plus en popularité depuis leur introduction en 2007, selon les ventes des chercheurs, qui ont été multipliées par 14 environ au cours de la dernière décennie.
Mais elles font également l’objet de débats animés – certains l’annoncent comme une solution de remplacement ou de sevrage plus sûre que le tabac, alors que d’autres soulèvent des inquiétudes quant à l’explosion de vapotage chez les adolescents et les jeunes adultes.
Détails de l’étude
Cette étude a révélé que, par rapport aux non-fumeurs, les utilisateurs de cigarettes électroniques étaient 56% plus susceptibles de subir une crise cardiaque et 30% d’être victimes d’un accident vasculaire cérébral. Les maladies coronariennes et les problèmes circulatoires, y compris la formation de caillots sanguins, sont également des facteurs de risque. Ce groupe était également à même de souffrir de dépression, d’anxiété et d’autres problèmes émotionnels.
La plupart de ces associations, mais pas toutes, ont été vérifiées lors de la prise en compte d’autres facteurs de risque cardiovasculaires connus, tels que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, l’hypercholestérolémie, l’hypertension et le tabagisme.
Le danger de la cigarette traditionnelle n’exclut pas celui de la cigarette électronique.
« Le tabagisme entraîne une probabilité beaucoup plus grande de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral que les e-cigarettes, mais cela ne signifie pas que le fait de vapoter est sûr », a déclaré Vindhyal, ajoutant que certaines e-cigarettes contenaient de la nicotine et libéraient des composés toxiques très similaires au tabac. La nicotine peut accélérer le rythme cardiaque et augmenter la pression artérielle.
La conception de l’étude ne permet pas aux chercheurs d’établir un lien de causalité, mais Vindhyal a indiqué qu’elle montrait une association claire entre tout type de tabagisme et les effets négatifs sur la santé.
La cigarette électronique en France
Dans un article paru dans LE FIGARO, un million de fumeurs quotidiens français, ont arrêté la cigarette traditionnelle entre 2016 et 2017. Ceci est considéré comme une victoire des mesures antitabac.
Par ailleurs, et selon une étude parue dans JAMA Pediatrics, des chercheurs ont démontré que les adolescents qui utilisent l’e-cigarette, sont plus enclins à fumer que ceux qui ne l’ont jamais essayé auparavant. En effet, au bout d’un an de vapotage, ces adolescents ont avoué avoir fumé la cigarette traditionnelle. La dépendance qu’induit l’e-cigarette par la nicotine qu’elle contient, est susceptible de faire basculer l’adolescent vers la cigarette classique qui demeure tout autant dangereuse, sinon plus.